Aujourd’hui, nous visitons un autre volcan actif de Nouvelle-Zélande situé, cette fois-ci sur une île au large.
Rare volcan en activité à pouvoir être visité, il est la partie émergée d’une chaine de montagne sous-marine de plus de 16 kilomètres. Il nous faudra 1H30 de bateau pour l’atteindre.
Baladé par la grosse mer, nous aurons la chance d’être escortés par une horde de dauphins ! Par dizaines et apparaissant de nulle part, ils se pressent autour du bateau et sautent les uns après les autres. Comme des enfants et l’excursion à peine commencée, nous avons déjà des étoiles plein les yeux. De toute notre vie c’est certainement l’une des plus belles choses qui nous a été donnée de voir. Nous l’avions presque oublié mais nous ne sommes pas venus pour ça !
A l’horizon se dessine les contours de White Island et l’on distingue déjà le panache de vapeur qui s’en échappe. A quelques dizaines de mètres de l’île, nous embarquons sur un bateau à moteur pour rejoindre la côte. Nous nous équipons de casques et de masques.
Loin d’une visite libre, celle-ci sera étroitement encadrée, les guides nous rappelant qu’un risque d’éruption est bien réel et que dans ce cas, une sirène retentira.
Nous évoluerons sur le cratère du volcan qui mesure plus de 2 kilomètres. Nous avons l’impression de marcher sur une planète inconnue : le gris cendre se mêle au jaune vif du souffre dont les vapeurs nous forceront souvent à porter le masque. Habituellement, l’odeur s’approche de celle d‘un œuf pourri (odeur très présente dans la ville de Rotorua) mais ici, le souffre y est tellement concentré que l’air vous brule la gorge à en devenir irrespirable.
Sur le sol, des roches volcaniques petites et souvent géantes projetées lors d’éruptions plus anciennes. Des cheminées crachent une vapeur bouillonnante (plus de 800°), d’autres sont remplies d’une boue en ébullition.
Nous atteignons un lac fumant tantôt vert fluo, tantôt turquoise ! Si la couleur vous tente, nous vous déconseillons d’y piquer une tête. Outre son eau brulante, celle-ci est aussi des dizaines de fois plus acides que l’acide citrique… C’est dire !
Ce lac s’est formé lors de l’éruption non si lointaine de l’an 2000. Les guides nous expliquent tous les secrets de l’île, comme sa tentative d’exploitation du souffre qui coutera la vie à tous les ouvriers à cause d’un glissement de terrain, aucun secours n’ayant pu leur venir en aide.
Nous terminerons donc la visite par la traversée des ruines de cette usine aujourd’hui abandonnée à la corrosion. Cet instant achève de nous convaincre de l’hostilité des lieux. Le risque est là et bien présent, certains grondements nous le rappellent.
Heureusement le retour accompagné des dauphins adoucira l’expérience et nous prouvera une fois de plus que l’immensité de la nature est capable du plus beau comme du plus grand des enfers.
A très vite les biquets !